La visite des établissements français au Brésil avait été envisagée dès l’an dernier lors du stage Cône sud qui s’était tenu à Buenos Aires.Il avait même été question de la prolonger par un nouveau stage mais la situation de Rio, nous a contraint à ne pas l’ organiser. Dans les trois établissements, ce fut l’occasion d’aborder les questions soulevées par les collègues et de rencontrer les équipes de direction. A chaque fois, l’accueil de l’administration fut cordial et ouvert .
A Sao Paulo, la rencontre avec les collègues a surtout porté sur des questions générales, en tout premier lieu celle de l’ISVL et de l’avantage familial. Le coût des billets d’avion et donc de leur
prise en charge a été soulevé. Aujourd’hui, certains résidents et leur famille ne peuvent venir en France régulièrement lors des vacances scolaires. Enfin la question de la formation a été abordée . En effet, les professeurs expatries EMCP nommés sur Sao Paulo (rythme Sud) ont dans leur zone de formation des pays de rythme Nord, ce qui ne facilite pas la mise en place de stages de formation. L’autre problème est celui d’établissements qui refusent d’envoyer des personnels aux stages proposés pour des raisons financières. Cette question est d’’autant plus importante lorsqu’il s’agit de personnels en recrutement local qui sont théoriquement parmi les cibles prioritaires de la formation continue de l’AEFE. Elle a déjà été soumise au secteur pédagogique. Le SNES relaiera aussi cette situation car il est essentiel que tous les personnels qui le souhaitent, notamment les recrutés locaux, puissent bénéficier des formations proposées par les professeurs EMCP.
La rencontre avec le proviseur et l’équipe de direction à été l’occasion de faire un état des lieux. La situation de l’établissement, après une période délicate, s’est améliorée. Aujourd’hui la question centrale reste le problème immobilier. L’établissement doit s’agrandir mais le projet immobilier précédemment envisagé a été abandonné. Le proviseur nommé l’an dernier doit donc trouver des solutions pour accueillir de nouvelles classes (aujourd’hui ce sont des classes de maternelle qui sont situées sur un autre site) et à moyen terme monter un nouveau projet immobilier viable pour l’établissement. Les relations dans l’établissement paraissent apaisées. Aussi la seule question qui peut poser problème est celle des entretiens mis en place par le proviseur à la faveur de la notation administrative. La présentation effectuée par le proviseur, ses motivations peuvent être entendues. Toutefois, nous lui avons rappelé que selon le SNES, cet entretien s’il a lieu doit être déconnecté de la période de la notation et ne peut être envisagé que dans le cadre du volontariat.
A Brasilia (rythme nord), les problèmes sont différents. Le projet du nouvel établissement arrive à sa fin. La rentrée dans les nouveaux locaux devrait normalement s’effectuer en novembre 2014. La volonté de créer un grand lycée dans la capitale si elle peut se comprendre pose quand même la question du nombre d’élèves susceptible de s’y inscrire. Il faudrait que les effectifs doublent. C’est donc aussi la question de l’offre éducative qui est posée. L’accueil des non francophones apparaît comme une des pistes avec la création d’une structure FLE. Les collègues ont aussi abordé la représentation des personnels au comité de gestion et deux licenciements de recrutés locaux prévus pour la rentrée prochaine. Ces questions ont été discutées avec le chef d’établissement . Nous avons aussi évoqué les visites de classe (en l’occurrence dans le primaire). Ce fut l’occasion de discuter de la situation dans le second degré.
Bien évidemment la situation de Rio suscite des interrogations voire des craintes dans les deux établissements. Ce sujet a été au centre de l’entrevue avec le Cocac. L’ISVL a aussi donné lieu à un échange et le COCAC nous a informé que la baisse se poursuivait en liaison avec le taux de change. La question des conjoints des personnels enseignants (expatriés et résidents ) a été longuement évoquée. Ils ne peuvent à ce jour obtenir un permis de travail et leur conjoint lors du recrutement s’engage à ce qu’il n’exerce pas d’activité pendant la durée de leur contrat. Cette situation est connue de tous mais rien de vraiment concret n’a été fait jusqu’alors. Il semblerait que
l’équipe actuelle de l’Ambassade soit décidée à faire avancer ce sujet. De nombreuses interventions ont eu lieu (y compris de la part de l’Ambassadeur) pour que les autorités brésiliennes accordent les autorisations. Il nous a été affirmé qu’il s’agissait d’une préoccupation majeure des établissements et de l’Ambassade. D’autres problèmes ne sont pas réglés celui du paiement des salaires des résidents à recrutement différé pendant les trois mois de contrat local et la question des remontée de salaire des résidents qui ne respecte pas la règlementation brésilienne. La présence française au Brésil est connue, acceptée mais elle se heurte à des difficultés nous a-t-il été dit.
La situation de Rio en serait un exemple supplémentaire. En effet, la fondation gestionnaire du lycée Molière de Rio a pris prétexte de la question fiscale pour, lors d’un conseil d’administration, décréter le déconventionnement du lycée. Bien évidemment après Mexico, les personnels échaudés ont craint le pire. Plusieurs fois, le SNES est intervenu auprès de la direction de l’AEFE pour connaître sa position y compris lors du rendez-vous du 11 avril avec la Directrice de l’Agence (voir compte rendu dans HDF Info). A notre retour et à notre demande, la directrice de l’Agence nous a reçu sur la question de Rio le 29 avril. La position de l’AEFE n’a pas varié. Pour l’Agence, le déconventionnement ne peut avoir lieu à cette époque de l’année compte tenu du calendrier du MEN pour ce qui est des réintégrations. Une nouvelle convention « à la mexicaine », c’est-à-dire sans résident n’est pas envisageable. Cette position est celle de l’ensemble de la hiérarchie du MAEE. Il est bien évident qu’après cette erreur magistrale de signer une convention sans résident à Mexico ,créant ainsi un précédent, un nouveau cas signerait le glas du réseau comme nous le connaissons. L’actuel gouvernement peut-il se permettre de précariser l’ensemble des personnels des établissements français à l’étranger ? Les questions soulevées par la fondation sont réelles mais ne relèvent pas de la convention.
Sur place, les enseignants comme bon nombre de parents souhaitent rester liés à l’AEFE. Une réunion d’information qui regroupait des parents et les représentants de la fondation gestionnaire a été particulièrement houleuse ; les parents présents ont fait entendre leurs craintes et leur mécontentement. Lors de sa visite à Rio, la sénatrice des Français de l’étranger Claudine Lepage a accepté de nous recevoir à la dernière minute pour aborder la situation du lycée. Nous la remercions vivement. Elle a ensuite reçu les représentants SNES de l’établissement.
Compte tenu du contexte mexicain et de l’histoire du lycée de Rio, le SNES HDF reste très vigilant. Le SNES Rio et le SNES HDF sont totalement sur la même longueur d’onde et refusent toute modification de la convention qui aboutirait à précariser les personnels de l’établissement. Les contacts entre la section de Rio et le HDF sont réguliers. Les informations sont échangées très rapidement. Comme il nous avait été dit lors de notre entrevue avec la directrice le 29 avril, une solution pourrait être obtenue mais il faut l’aval de Bercy. Le coordonnateur de la zone Amérique latine, porteur de cette proposition, a été reçu par les représentants de la fondation. Cette proposition semble envisageable pour la fondation. Dans ce cas, le déconventionnement n’aurait pas lieu. Il s’agit maintenant d’avoir l’autorisation de Bercy. La situation, même si elle est plus positive, n’est donc pas gagnée. Vigilance donc.
Le SNES HDF remercie l’ensemble des collègues des trois établissements pour leur accueil et particulièrement les syndiqués SNES et nos représentants.