Début juin, les syndicats de la FSU (SNES, SNEP, SNUipp) ont lancé une pétition « congés d’été » sur les difficultés liées à la crise du coronavirus. Cette action a été lancée suite au courrier adressé aux personnels détachés par la DRH de l’AEFE le 29 mai. Après des mois de suivi pédagogique à distance et de confinement dans des conditions sanitaires et parfois sociales plus ou moins précaires, l’opérateur public AEFE doit entendre les besoins exprimés par les personnels. Les retours en France pour les congés permettent aussi aux collègues de l’étranger de se ressourcer, de retrouver leur famille et parfois d’effectuer un suivi médical indispensable. Les quatorzaines payantes, les consignes pour les retours anticipés, le manque de communication de certains postes diplomatiques comme les tarifs des vols parfois prohibitifs placent les personnels dans des situations insupportables. Nous n’avons cessé d’alerter l’AEFE depuis de longues semaines, que ce soit lors des visioconférences COVID-19, ou lors des instances (Comité technique, CHSCT, Conseil d’administration).
De nombreuses sections locales ont participé à cette action de lettres-pétitions, nous remercions l’ensemble des signataires (plus de 800 signatures recensées). Vous trouverez en suivant ce lien les courriers (anomymés) envoyés par chaque section locale (SNES et/ou SNUipp-FSU) au Directeur et au DRH de l’AEFE.
Le 24 juin, le Directeur de l’AEFE a adressé aux personnels enseignants des établissements en gestion directe et conventionnés un courrier, que les chef-fes d’établissement ont dû transmettre aux personnels.
Le ton est différent du courrier du DRH daté du 29 mai. On peut certainement le mettre à l’actif des lettres-pétitions initiées par la FSU et adressées avant le Comité technique du 18 juin, auxquelles le courrier fait référence.
La pression a eu un effet, notamment concernant les personnels qui ne pourraient rejoindre leur pays de résidence pour des motifs de liaison aérienne (absence de vols, espace aérien fermé) : ils seront placés en autorisation spéciale d’absence avec travail à distance. Les personnels résidents en recrutement différé, quant à eux, seront considérés comme ayant pris leur fonction à la date de la rentrée à condition qu’ils exercent à distance, et la rémunération en contrat local devrait donc se faire normalement. En revanche, la résidentialisation ne se fera qu’à partir de 3 mois effectifs à partir de l’arrivée dans le pays : la disponibilité sera donc prolongée d’autant. La FSU a dénoncé cette sanction supplémentaire, dans la mesure où les mois de disponibilité sont perdus pour la retraite.
Sur le fond, il n’y a pas de changement concernant “l’invitation” du DRH à inclure la quatorzaine dans ses vacances, dans le pays d’affectation, alors même que cela va à l’encontre du droit aux congés, et que cela va nécessairement se révéler très problématique dans certaines situations.
Dans ce contexte rempli d’incertitudes et en l’absence de garanties données aux personnels par leur employeur, les syndicats de la FSU ont déposé un préavis de grève sur l’ensemble du réseau AEFE à compter de la prérentrée (août pour les établissements du rythme sud, septembre pour les établissements du rythme nord), qui couvre la période de l’éventuelle quatorzaine. En dernier recours, si d’autres solutions ne sont pas mises en place par l’administration, il permettra aux collègues d’être considéré-es comme grévistes afin d’éviter une éventuelle sanction de la part l’AEFE.
Nous invitons les sections locales à nous contacter en amont si un recours à ce préavis de grève était envisagé.