Du 17 au 21 mai s’est déroulé le Congrès national du SNES-FSU, exceptionnellement en visioconférence. Parmi plus de 400 délégué.e.s issu.e.s de toutes les académies, la délégation Hors de France était cette année composée de 7 camarades d’Allemagne, d’Espagne, du Liban, du Maroc et de Tunisie pour participer aux débats, et porter les sujets relatifs aux établissements français à l’étranger et plus particulièrement à l’opérateur public AEFE.
Le Congrès est un moment primordial de la vie démocratique de notre syndicat : par les votes des délégué-es à l’issue de débats riches et parfois vifs, il définit nos mandats nationaux pour les trois années à venir. Il était cette année articulé autour de deux thèmes : « Un système éducatif pour lutter contre les inégalités et démocratiser » et « Syndicalisation ». Ces thèmes étaient bien entendu accompagnés d’un débat sur l’action syndicale, qui nous a permis d’élaborer ensemble un « texte Action » qui orientera nos mobilisations sur le terrain dans les mois à venir.
Sur le thème de la lutte contre les inégalités, la délégation HDF a dénoncé avec vigueur la politique de privatisation du réseau d’enseignement français à l’étranger, en pointant notamment la flambée des homologations d’établissements totalement privés, qui crée de fait un réseau à deux vitesses et donc des conditions d’apprentissage particulièrement inégalitaires.
Amendement HDF adopté par le Congrès
A l’étranger, cette politique est également à l’œuvre, avec l’objectif présidentiel de doubler les effectifs d’élèves dans le réseau d’enseignement français à l’étranger à l’horizon 2030. Alors que l’opérateur public AEFE est de plus en plus fragilisé, cette politique du chiffre pousse le MEN à homologuer de nombreux établissements totalement privés au détriment de l’AEFE, en bradant les critères d’homologation qui garantissent un fonctionnement et des enseignements conformes aux textes français. Ces établissements sont donc étiquetés “Enseignement français à l’étranger” alors même que parfois ils ne disposent d’aucun personnel titulaire, et sans que leur bon fonctionnement ne puisse être garanti par l’Etat, créant de fait un réseau à deux vitesses avec des conditions d’apprentissage inégalitaires.
Nous avons aussi souhaité mettre en avant le danger qui pèse sur la formation continue dans nos établissements. Les nombreuses suppressions de postes d’EEMCP2 et la future création des Instituts régionaux de formation (IRF), nous laissent craindre une forte dégradation des conditions de formation, toujours au profit d’établissements entièrement privés. Ces réformes, une nouvelle fois à visée budgétaire, empêcheront notamment nos collègues personnels de droit local de disposer de la formation dont ils ont besoin pour enseigner dans de bonnes conditions.
Amendement HDF adopté par le Congrès
Dans les établissements français à l’étranger, le SNES-FSU continue à combattre la privatisation des missions de Service public d’Education. La suppression des postes de formateurs EEMCP2 pour la formation pour les établissements en gestion directe et conventionnés AEFE dégrade la formation continue. La création des Instituts régionaux de formation (IRF) est une nouvelle étape vers cette privatisation à laquelle s’oppose le SNES-FSU dans la lutte pour la défense de tous les personnels.
Cette politique aura également un impact sur la syndicalisation dans nos établissements. Nous avons réaffirmé que nous continuerons de lutter contre la limitation de la durée des détachements et la politique de réduction du nombre de postes de titulaires afin de maintenir des sections syndicales fortes. Le SNES-FSU doit continuer d’être présent dans chaque pays pour défendre le Service public d’éducation à l’étranger, et lutter contre la précarisation de tous les personnels !
Amendement HDF adopté par le Congrès
Lutter contre la logique de privatisation du réseau de l’enseignement français à l’étranger est primordial pour maintenir et renforcer la syndicalisation. Cette privatisation rampante précarise tous les personnels, qu’ils soient de droit local ou détachés. Lutter contre la limitation de durée des nouveaux détachements imposée par le MEN et contre les suppressions de postes de titulaires liées aux insuffisances budgétaires de l’opérateur public AEFE est essentiel au maintien des sections syndicales. Cette présence syndicale sur le terrain est indispensable pour défendre les missions de service public d’éducation à l’étranger, et défendre les plus précaires en prenant compte la spécificité de leur situation : contraintes du droit local, représentation limitée voire inexistante dans certains pays, nécessité d’adapter les modes d’action et de renforcer les liens avec les organisations syndicales locales.
La délégation HDF est intervenue en en plénière du thème « Syndicalisation », devant l’ensemble des délégué.e.s du Congrès, pour expliquer les enjeux de cet amendement, et à cette occasion a tenu à exprimer son soutien à nos collègues qui exercent dans les pays où la situation sanitaire reste dramatique, et qui se battent, notamment par la grève, pour obtenir la protection légitime que l’AEFE leur refuse.
Écouter l’enregistrement audio de l’intervention de la délégation HDF en plénière, sur cet amendement et la situation plus générale à l’AEFE.
Télécharger le texte de l’intervention HDF en plénière.
Dans les débats sur le texte Action, nous avons dénoncé les décisions de Blanquer concernant les examens dans le contexte de la pandémie, qui ne répondent en rien aux situations exceptionnelles de certains pays et mettent en très grande difficulté certains établissements du réseau.
Amendement HDF adopté par le Congrès
Dans les conditions très spécifiques de l’enseignement français à l’étranger (AEFE) en contexte pandémique, les choix du ministre sur les examens posent aussi des problèmes majeurs pour les établissements français dans certains pays. Les réponses apportées à ce jour par le ministère de l’Éducation nationale ne sont pas adaptées à ces situations exceptionnelles.
Combative et présente dans tous les débats, la délégation hors de France a permis à ces questions d’être inscrites dans tous les textes nationaux du SNES-FSU votés dans ce congrès.
Nous continuerons de combattre sans relâche les réformes en cours, qui conduisent à à une privatisation accrue du réseau et à l’abandon des missions de service public AEFE. Le SNES-FSU reste déterminé à défendre un service public d’éducation à l’étranger de qualité et ambitieux, porteur des valeurs de l’Ecole républicaine !
Vous trouverez sur le site national les textes complets adoptés par le Congrès sur chacun des thèmes, « Un système éducatif pour lutter contre les inégalités et démocratiser » et « Syndicalisation », ainsi que le « texte Action ».
Télécharger le texte de l’intervention de la délégation HDF en plénière.
Écouter l’intervention de la délégation HDF en plénière :
Intervention de la délégation Hors de France en plénière du congrès national @SNESFSU
Contre la logique de #privatisation en marche de l'enseignement français à l'étranger : #syndicalisation et défense des missions de #ServicePublic d'éducation à l'étranger #AEFE !#CongrèsSnes pic.twitter.com/5tYSCrfkRu
— SNES hors de France (@sneshdf) May 21, 2021