Le secteur hors de France a animé un stage syndical à Tunis les 19 et 20 octobre. La trentaine de participants étaient des détachés et des recrutés locaux du lycée Pierre-Mendès-France (Tunis) et du lycée Gustave-Flaubert (La Marsa). Merci à la section SNES-FSU Tunisie pour l’organisation sans faille !
Le contexte témoignait de la vitalité de l’action de la FSU : une semaine avant, l’AEFE annonçait que les personnels de droit local ne relevaient pas de la convention fiscale tuniso-française (ce qui leur avait pourtant toujours été assuré..) et que le prélèvement à la source amputerait au 1er janvier leurs salaires d’environ 20 % ! La réaction des collègues a été massive : trois jours de grève ont mobilisé l’écrasante majorité des personnels, détachés compris. La capacité à créer un rapport de force favorable a permis d’obtenir de premières avancées sur ce dossier complexe : l’AEFE venait de proposer un mécanisme de compensation mais qui n’est techniquement pas pérenne. De nouvelles journées de grève ont été décidées pour la semaine de rentrée en novembre.
Outre un point d’étape sur ce conflit social majeur, le stage a été l’occasion d’aborder l’actualité de l’AEFE, en particulier comment le plan de doublement des effectifs d’élèves à l’étranger (cap 2030) affaiblit l’opérateur public en le mettant au service du développement de sa propre concurrence ! Les échanges ont porté sur les règles de détachement imposées par le MEN et les effets du bornage à 6 ans, sur la formation continue et le rôle clé de la cellule de formation continue, les examens et les droits que liste le vademecume élaboré par le SNES-FSU hors de France, les obligations de service...
L’action syndicale a, entre autres, pour levier les instances et les droits qu’y ont les représentants des personnels. Cela vaut notamment pour la CHS-CT, qui permet d’aborder tout ce qui concerne les conditions de travail, le bien-être au travail mais aussi tout ce qui le contrarie, des pressions au harcèlement et à l’absence d’équipements pour faire face aux fortes chaleurs fréquentes à Tunis. La CHS-CT offre des armes : le vote car seuls votent les représentants des personnels, le droit d’enquête, le droit d’alerte, et si un problème qu’elle a soulevé n’est pas traité, la possibilité de saisir la F3SCT à Paris.
Les échanges riches et denses, la motivation des collègues et le travail collégial et intense fourni par les bureaux des sections sont autant de révélateurs d’une action syndicale ample, intense, créant du collectif, au plus près des préoccupations des collègues, souvent victorieuse, bref tout ce qui donne son sens au syndicalisme de proposition que porte la FSU !