Ce stage, par la présence de collègues venus de toute l’Europe confirme la vitalité du SNES dans les établissements français des pays de ce continent.
La dixième édition de ce stage s’est tenue à Berlin au début du mois de novembre en présence de représentants SNES des 10 pays suivants : Autriche, Grèce, Belgique, Espagne, République Tchèque, Russie, Roumanie, Portugal, Royaume Uni, et Allemagne bien sûr.
Le stage a porté essentiellement sur deux sujets : d’une part comment répondre spécifiquement à un ou deux problèmes que chaque représentant de pays avait pu exposer devant l’assemblée, d’autre part sur les élections professionnelles.
Les questions d’augmentation de la fiscalité ont été soulevées par la Grèce, la Belgique et le Portugal. On ne peut les traiter que pays par pays en tenant compte, le cas échéant, des conventions fiscales entre la France et ces pays. Mais c’est par l’action que les collègues peuvent gagner. A preuve le Portugal, dont la situation s’est débloqué grâce à un débrayage massif, alors que le fisc portugais prévoyait de récupérer des sommes allant jusqu’à 10000 € par collègue. En Grèce, où les résidents doivent verser entre 500 et 1500 € en plus de leur imposition en France, ou en Belgique où les recrutés locaux belges sont condamnés à verser leurs impôts en Belgique alors que la fiscalité sur le travail y est exorbitante, le SNES recommande encore et toujours l’action. Si les interventions de toute sorte peuvent aider, rien ne remplace une bonne grève.
Les questions de surcharge de travail, notamment au moment des examens, qui maintenant ont également lieu en cours d’année, font apparaître la nécessité d’un cadrage par l’Agence permettant aux collègues correcteurs devant continuer à dispenser des cours, d’être déchargés pendant le temps très court qui leur est imparti, pour rendre leurs copies corrigées. Nous saisirons le service pédagogique sur ces questions.
Les problèmes posés par le désengagement progressif de l’État et la privatisation du réseau continuent, à travers de nouvelles suppressions de postes de détachés qui sont prévues en Europe dans un avenir immédiat et plus lointain. Les titulaires non résidents (TNR) sont de plus en plus nombreux et sans perspectives alors que les situations de recrutement local qui sont les leurs se caractérisent par une dégradation globale sans précédent en terme de revenus et de pensions. L’Agence profite cyniquement de cette situation en affichant un taux de titulaires élevé dans les établissements dont elle a la responsabilité.
Pour les résidents, il faut batailler ferme pour faire respecter partout un avantage familial au moins au niveau des frais de scolarité, ce qui n’est rien d’autre que la loi, et une ISVL correspondant au véritable coût de la vie locale. De la même façon la lutte n’est pas terminée pour faire respecter l’intégration des droits de première inscription (DPI) dans l’avantage familial alors que l’Agence nous avait donné des garanties à ce sujet.
Le stage portait aussi sur les élections professionnelles et les moyens de mobiliser. A quoi servent les élections professionnelles ? Que font les représentants qui sont élus à cette occasion dans ces instances ? Pourquoi voter SNES ?
Ces questions ont donné lieu à une réflexion collective sur les valeurs du SNES et sur ce qui le différenciait des autres syndicats. Nous avons mis en avant la pugnacité du SNES, son souci de faire valoir les droits des collègues dans l’intérêt collectif, de combattre le cliché, relayé à l’envi par d’autres organisations, selon lequel nous serions de mèche avec l’administration, de savoir faire des propositions constructives dans l’optique d’un syndicalisme de transformation sociale. Le SNES-FSU n’est ni de mèche ni pour la cogestion avec l’administration. Par contre, son statut majoritaire et son engagement sur l’ensemble des dossiers en centrale comme sur le terrain contribuent à sa position de syndicat représentatif et reconnu. Mais c’est surtout sur son action dans l’établissement au plus près des collègues que le SNES accepte d’être jugé. C’est pourquoi il en fait un point central de sa stratégie en France comme à l’étranger.
Enfin nous avons eu quelques explications techniques et syndicales sur le rôle des représentants SNES dans les instances et sur les modes de scrutin. Un dernier point a été fait sur les actions à mettre en place dans l’établissement pour mobiliser les collègues, permanences, recueil des votes AEFE, démonstration en AG pour le vote électronique.
En conclusion, c’est par l’action que le SNES a toujours remporté des victoires sur l’administration et c’est cette action qui déterminera le vote des collègues. La participation à la grève du 27 novembre est un premier pas décisif pour que l’Agence et au delà ses prescripteurs du MAEE changent enfin de politique et se soucient de maintenir un vrai service public à l’étranger.