La délégation des secteurs HDF du SNUipp-FSU, SNES-FSU et SNEP-FSU a été reçue le 23 novembre au Ministère de l’Education Nationale, suite à la demande d’audience formulée par la FSU le 20 octobre. Durant cette audience, la FSU a pu développer son argumentaire visant à supprimer la limitation à 6 ans de la durée des détachements (lire le courrier de la FSU au Ministre).
Le réseau de l’AEFE est un outil de la diplomatie d’influence, comme l’ont rappelé les Ministres des Affaires étrangères successifs et le président de la République. Ce dernier a même fixé un objectif pour 2030 de doublement du nombre d’élèves scolarisés dans ce réseau. A partir de ces éléments, la FSU, si elle continue de contester cet objectif comme depuis le début, estime qu’il faut néanmoins allouer des moyens si l’Etat veut l’atteindre. Or, force est de constater qu’historiquement, l’opérateur public AEFE, qui voit ses missions de plus en plus chargées, dispose de fait de moyens en diminution d’année en année.
La FSU a ensuite déroulé et dénoncé les postulats avancés par le MEN qui ont abouti à la décision du bornage des détachements. Aujourd’hui déjà, cette décision a des conséquences sur le fonctionnement du réseau et elle est loin d’avoir permis d’atteindre les objectifs que s’était fixé le MEN.
À cette présentation, la Directrice adjointe du Cabinet du Ministre a toutefois répondu qu’il était indispensable pour les personnels détachés de réintégrer la France régulièrement, sans en donner de raisons claires. En revanche, elle a précisé que le ministère doit travailler sur la valorisation du retour afin que les compétences acquises dans le réseau soient réellement reconnues lors de la réintégration.
La FSU est également intervenue sur le déséquilibre croissant dans le réseau entre les titulaires et les non-titulaires, qui risque d’entraîner une baisse d’attractivité chez les usagers. Elle a également dénoncé un paradoxe qui était de vouloir faire rentrer les titulaires en France alors que dans le même temps tout était mis en place avec des non-titulaires pour pallier la pénurie.
La question du calendrier de recrutement a également été évoquée puisque les demandes de détachement direct arrivent avant celles de l’opérateur public à la DGRH du MEN. Cela a pour conséquence que l’AEFE voit certaines de ses demandes refusées puisque les DASEN n’acceptent plus de voir des personnels partir à l’étranger.
La FSU a insisté sur ce point en demandant que l’opérateur public bénéficie d’une priorité concernant les détachements.
La Directrice adjointe a indiqué qu’elle échangeait régulièrement avec le Directeur général de l’AEFE, mais qu’une priorisation n’était pas envisagée puisque le MEN est aussi en charge de l’homologation des établissements. Cette prérogative entraîne une validation des demandes de détachements. Elle propose que l’AEFE anticipe son calendrier de recrutement. Pour la FSU, ce n’est pas la solution.
Pour finir, la FSU a rappelé ses positions, qu’elle continuera de défendre :
– fin de la limitation des détachements ;
– priorisation des détachements pour l’opérateur public AEFE par rapport au réseau des établissements partenaires.
Cette audience a permis de reprendre l’ensemble de nos positions et mandats FSU sur cette question du bornage des détachements. Force est de constater que le MEN est toujours sur les mêmes lignes, mais la FSU aussi, et rien n’est définitif selon nous. Nous remonterons évidemment à la charge et continuerons à contester cette mesure arbitraire et sans fondement qui ne fait que pénaliser les personnels et, au-delà, le réseau !
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