Déclaration FSU – CNA du 14 mai 2024
La FSU saisit l’occasion donnée par cette commission nationale pour aborder certains points d’actualité qui impactent nos professions et rendent notre métier de moins en moins attractif. Le service public d’Éducation traverse en effet une crise sans précédent : crise du recrutement, démissions, personnels qui témoignent d’une perte de sens de leur métier… A l’instar de l’hôpital public, l’École publique n’est pas loin de l’effondrement alors qu’elle doit avoir les moyens d’être l’école de la première chance.
Le métier d’enseignant de moins en moins attractif
La FSU constate et condamne d’une part l’absence de toute perspective de mesures générales d’augmentation des rémunérations dans l’Éducation nationale dans un contexte d’inflation encore soutenue. Il est urgent d’ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice, dans un contexte d’effondrement du niveau des rémunérations des agents publics. Les mesures “socle” sont très insuffisantes et n’ont pas permis de réhausser véritablement les salaires des agent
es ni d’améliorer l’attractivité de nos métiers. Les mesures indemnitaires au montant indécent mises en place l’an dernier à travers un PACTE refusé par la majeure partie des enseignants n’ont rien d’une revalorisation puisque conditionnées à du travail supplémentaire.A l’insuffisance des rémunérations s’ajoutent des mesures qui détériorent nos métiers et remettent en cause notre liberté pédagogique.
Aussi, la FSU ainsi qu’une grande majorité d’organisations syndicales, est mobilisée contre le « choc des savoirs » depuis plusieurs mois. Nous dénonçons cet ensemble de mesures, du premier degré au second degré, qui dessine les contours d’un modèle d’École passéiste et conservateur. Ces mesures visent à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment par les groupes de niveaux, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes prépa-seconde en lycée général, technologique ou professionnel et en faisant du brevet une barrière à l’entrée au lycée. La mise en place du « choc des savoirs » esquisse une certaine vision de la société, celle du tri et de l’assignation sociale, dangereuse pour notre démocratie. Un pays où la jeunesse se trouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger démocratique.
Les mesures liées au « choc des savoirs » vont, de plus, désorganiser nombre d’enseignements par la mise en place de barrettes dans un contexte de dégradation des conditions de travail.
Elles dépossèdent également les enseignant
es de leur expertise professionnelle notamment par la mise en place de manuels labellisés répondant à un modèle pédagogique unique issu du Conseil scientifique de l’Éducation nationale mais également par l’imposition d’évaluations nationales standardisées à tous les niveaux .Nous saisissons l’occasion donnée par cette CNA ainsi que la présence de responsables de la DGRH pour dénoncer à nouveau la politique du MEN relative au bornage des détachements impliquant une mobilité forcée pour tous les personnels détachés à l’étranger. Les effets désastreux des notes de service ministérielles sur les détachements à l’étranger, que la FSU avait anticipés, apparaissent déjà au grand jour.
- - nombreux postes en détachement non pourvus dans le réseau AEFE ;
- - application stricte de la « règle des 6 ans » mettant les personnels dans une situation difficile et les obligeant souvent à se mettre en disponibilité. La note de service prévoit pourtant une dérogation à 9 ans lorsque des circonstances exceptionnelles le justifient. Aucune réponse ne nous a jamais été apportée concernant la nature de ces circonstances exceptionnelles ! ;
- - des revirements incessants concernant la politique des disponibilités octroyées par la DGRH B2-4 du MEN, plaçant également un certain nombre de personnels en grande difficulté ;
- - une absence de réponses précises à nos questions et un refus d’échanger.
Pour la commission de ce jour, la FSU attend des réponses aux diverses questions qu’elle a posées en amont. Ces questions portent entre autres sur le fonctionnement du lycée Comte-de-Foix en terme de moyens humains (titulaires, heures postes) et de transparence quant à l’avancement des travaux de rénovation du lycée et le montant de leurs financements.
L’analyse des documents transmis par la DGRH montre une nouvelle baisse du nombre de candidatures pour le second degré (60 contre 65 l’an dernier et 75 en 2022). 8 postes sont à pourvoir mais le poste en portugais ne sera toujours pas pourvu, faute de candidat, à l’instar de l’an dernier. La date tardive de cette commission, après les mouvements interacadémique, en écoles européennes et la campagne des détachements peut être préjudiciable à ce recrutement.
Bilan du mouvement pour le second degré
8 postes étaient à pourvoir dans le second degré , avec 60 candidats contre 65 en 2023 : anglais (1), CPE (1), documentation (1), éco gestion option commerce vente (1), hôtellerie-restauration technique culinaire (1), mathématiques (1), portugais (1) et SVT (1). Le poste de CPE n’a pas été pourvu, l’unique candidature étant irrecevable. Le poste de portugais n’a également pas été pourvu faute de candidats. L’administration locale recrutera, comme l’an dernier, un contractuel sur ce poste. A noter, les deux postes en Histoire géographie notés vacants dans la note de service ne l’étaient plus, les deux collègues partants ayant reporté leur départ à la retraite.
Réponses aux questions diverses posées par la FSU
Le MEN pourrait-il confirmer les dates des différentes opérations relatives à la rénovation du lycée, ainsi que le montant de leur financement ? En effet, beaucoup d’informations contradictoires circulent en Andorre concernant le financement de la rénovation du lycée à la hauteur de 13 millions d’euros. Une clarification s’avère nécessaire.
La DEGESCO indique qu’elle transmettra prochainement des éléments chiffrés aux organisations syndicales siégeant à la CNA.
Quelles solutions le MEN peut-il apporter aux difficultés croissantes de remplacement des personnels ? La FSU demande la transformation d’HSA en postes et, de façon urgente, la mise à disposition de TZR dans certaines disciplines ( mathématiques, lettres, anglais, physique-chimie).
Le délégué pour Andorre précise que ces tensions sur les postes pourraient être atténuées en opérant des choix pédagogiques différents à travers une autre répartition de la DGH. Il ajoute par ailleurs que des baisses d’effectifs conséquentes en collège dans les années à venir doivent être également prises en compte.
L’ouverture d’une section ST2S qui s’articulerait avec la formation d’infirmière existant localement à l’université d’Andorre serait-elle envisageable pour la rentrée 2025 ?
Le délégué pour Andorre indique que le nombre d’élèves concernés par cette formation est trop faible pour justifier l’ouverture d’une telle section.