Du 27 au 31 mars 2017, une tournée syndicale a mené le SNES HDF à Toronto, Ottawa et Montréal, à la rencontre des collègues de 4 établissements dans le cadre d’heures d’information syndicale suivies d’entretiens prolongés avec les directions du lycée français de Toronto, du lycée Claudel d’Ottawa, du Collège Stanislas et du Collège Marie-de-France à Montréal. Ont été également rencontrées les deux conseillères culturelles, l’une en charge du Québec et l’autre du reste du Canada. En point d’orgue, un stage syndical a rassemblé à Montréal près de 35 collègues venus de tout le pays, syndiqués du SNES mais aussi du SNEP et du SNUIpp. Des contacts ont été également noués avec les représentants des syndicats ontariens ou québécois qui ont la particularité de syndiquer obligatoirement tous les personnels enseignants de droit local. Que tous les secrétaires de section soient remerciés pour leur sens de l’accueil et de l’organisation !
Les échanges ont été d’une grande richesse et ont montré que l’information de source syndicale, l’action syndicale, le sens du collectif et de la solidarité sont les meilleurs remparts aux dérives autoritaristes et managériales trop souvent et partout constatées. Le contexte canadien n’aide pas : concurrentiel, ultralibéral, avec des comités de gestion parentale (les « boards ») visant souvent à prendre le pouvoir.
Face à un tel modèle, les personnels attendent des chefs d’établissement plus de rigueur dans l’application des textes de l’AEFE, qu’il s’agisse de l’attribution des IMP, du fonctionnement des instances comme le conseil pédagogique. D’autre part, les établissements gagneraient à suivre une gouvernance plus ouverte, moins « verticale » , informant et associant davantage les enseignants sans sombrer dans la réunionite ni céder à l’instantanéité du courriel. En particulier, le SNES s’oppose à ce que les usages numériques (le tout tablette) imposent des choix uniquement fondés sur des critères techniques et financiers comme un manuel scolaire numérique unique : c’est contraire à la liberté pédagogique des enseignants et c’est les déposséder de leur rôle fondamental de concepteur, de créateur dans leur métier. Enfin, le SNES HDF a, dans ses rencontres avec les COCAC et les proviseurs, rappelé que le recrutement des résidents devait lui aussi respecter les règles de l’Agence : les priorités et les barèmes ne sont pas indicatifs, ce sont des outils d’équité et de transparence. Sur ce point comme sur tous les autres, nous resterons très vigilants dans les mois qui viennent, au Canada comme ailleurs, aux côtés de sections syndicales remobilisées et dynamiques.