Cette Commission consultative paritaire (CCP) avait pour ordre du jour le bilan du recrutement sur les postes de détachés pour la rentrée 2020 ainsi que les modalités de recrutement pour la rentrée 2021. La FSU a demandé qu’un point de situation soit fait sur la rentrée dans le réseau Mlf, et a déposé plusieurs questions diverses.
Point de situation sur la rentrée 2020
La FSU souhaite qu’un bilan de la rentrée dans les établissements de la Mlf soit présenté : reprise en présentiel, en distanciel, en hybride, effectifs, état financier des établissements, protocole sanitaire mis en place.
Le Directeur général présente son futur successeur, officiellement en poste le 1er novembre prochain. Jean-Paul Rebaud se présente et déclare souhaiter maintenir le dialogue instauré avec les organisations syndicales.
Le Directeur général présente la situation de rentrée. Les effectifs ne sont toujours pas fixés. A ce jour, ceux-ci ne sont pas catastrophiques, mais masquent des réalités variées. Il existe une grande fluctuation liée souvent aux décisions des États plus ou moins dures face à la crise sanitaire. Enseignement à distance, rarement en présence, le plus souvent en hybride. Le taux de satisfaction des familles sur l’enseignement à distance pendant le confinement est élevé. Cela dit, l’érosion en maternelle est manifeste pour des raisons évidentes.
Deuxième constat : l’impact de la pandémie sur l’emploi et les ressources familiales est important. La Mlf va donc observer des difficultés de la part des familles à honorer les frais de scolarité. Si la situation s’apaise, l’Etat devra dire comment il compte aider ce réseau. Sinon, c’est la grande interrogation.
Troisième constat : il existe une problématique d’organisation avec un état de fatigue avancé des équipes enseignantes. L’été a offert peu de temps de répit et la rentrée n’est pas normalisée. Les collègues affrontent donc des situations d’enseignement inédites et plus incertaines encore : les États sont moins durement prescriptifs sur le plan sanitaire mais il existe beaucoup de variantes (réouverture, fermeture, quatorzaine…). La charge de travail des personnels augmente. La Mlf compte sur les enseignants et les remercie de cet investissement.
Quatrième constat : le gouvernement a mis en place un plan d’aide d’urgence. La Mlf n’a pas souscrit aux aides pour les établissements car le remboursement doit se faire sous 12 mois. De plus, cette aide concerne principalement les écoles sans trésorerie. Les aides allouées aux familles françaises ont posé un problème car les familles possédant un patrimoine ont été écartées. Or, ce critère est complexe car posséder un patrimoine n’est pas nécessairement synonyme de ressources importantes.
Les aides aux familles nationales ont été anticipées par la Mlf avec des bourses de solidarité internes notamment dans les villes très touchées par les baisses de ressources touristiques (Alicante, Palma de Majorque…). Ces difficultés vont être couvertes par l’aide d’urgence mais c’est insuffisant.
Point de situation sur le Liban : c’est l’urgence dans l’urgence ! Les événements du 4 août à Beyrouth ont eu un effet aggravant. Cela a accentué le risque sanitaire car la capacité d’accueil des malades a diminué en raison d’hôpitaux détruits. Les contaminations augmentent. La crise monétaire était latente, le clash est survenu. Le Liban est un pays considérablement affaibli. Les écoles publiques sont détruites, un appel aux dons a été lancé : Urgence Beyrouth (l’association Solidarité Laïque, dont la FSU est membre au niveau national, y est partie prenante). Les établissements de la Mlf sont très dégradés. Cela dit, les réinscriptions se font et les effectifs paraissent plutôt encourageants. Néanmoins, les effectifs au Grand Lycée de Beyrouth passent de 3500 élèves l’an dernier à 3000 cette année ; au lycée Verdun, ils passent de 2000 à 1100. En conséquence, l’espoir que la Mlf avait de réembaucher la centaine de personnels de droit local licenciés avant le 5 juillet s’effondre. Certains seront réembauchés à la marge. Le gouvernement libanais diffère régulièrement la rentrée scolaire en présentiel. Elle est fixée maintenant au 12 octobre. Cela crée beaucoup de stress et d’incertitude et le budget prévisionnel de la Mlf n’a pas pu être présenté au Conseil d’administration de la Mlf du 24 septembre. Il faudra le faire au mois de décembre. L’AEFE a proposé à son Conseil d’administration l’annulation totale de la PRR (participation à la rémunération des résidents AEFE dans les établissements conventionnés au Liban), donc la prise en charge intégrale du salaire des résidents pour l’année 2020 ; cela compensera les difficultés financières pour l’instant, mais cela vaut uniquement jusqu’au 31 décembre.
Des difficultés existent aussi en Éthiopie à Addis-Abeba (établissement de la Mlf lui aussi conventionné AEFE), avec une inflation et un décrochage monétaire. Là aussi, l’AEFE a proposé à son Conseil d’administration l’anulation de la PRR pour l’année 2020.
Bilan du recrutement pour la rentrée 2020
La Mlf fait ensuite un point de bilan sur la campagne de recrutement pour la rentrée 2020.
Tous les postes ont été pourvus.
67 postes de détachés à pourvoir au début de la campagne.
5 refus de détachement maintenus dans le 1er degré (Maroc), ces personnels se sont mis en disponibilité sur contrat local.
3 enseignants ont annulé leur détachement.
9 postes vacants de détachés ont été supprimés suite à la baisse des effectifs.
Écoles d’entreprise : tous les collègues ont regagné leur poste sauf en Inde (école de Chennaï) car le groupe Renault n’autorise pas les retours pour l’instant. Ni les élèves ni les collègues ne sont dans le pays, ils sont en enseignement à distance.
Nouvelles modalités de recrutement pour la rentrée 2021
La FSU rappelle qu’elle aurait souhaité un document préparatoire, en amont de cette Commission consultative paritaire.
Pour la Mlf, ces nouvelles modalités n’affectent pas les règles. Ce qui change : cette année, la plateforme s’ouvre à tous les profils de candidature : titulaires, non-titulaires, retraités... La Mlf n’exclut plus, notamment dans les zones difficiles et peu attractives, les candidatures de non-titulaires sur des postes prévus en détachement pour des titulaires. La FSU s’interroge sur l’ouverture de la plateforme aux non-titulaires : quelle priorité pour les titulaires sur les postes prévus en détachement ? La Mlf précise que cette ouverture à des personnels non-titulaires ne concernera que quelques postes parmi ceux prévus en détachement, et assure que priorité sera donnée aux candidats titulaires ; si l’établissement ne parvient pas à recruter un titulaire, il pourra faire appel aux candidats non-titulaires.
La FSU rappelle que l’excès de critères dans les profils de poste est contre-productif. Seront-ils revus à la baisse pour augmenter le nombre de candidats ? La Mlf reconnaît que parfois, être trop exigeant pouvait priver les chefs d’établissement de nombreux candidats. Ils ont revus leurs critères à la baisse, mais pas partout. La Mlf les engage à être plus réalistes sur le vivier de candidats.
La Mlf annonce par ailleurs que désormais, les chefs d’établissement participeront aux propositions de présélection aux entretiens (jusqu’à présent, le siège de la Mlf faisait seul ces propositions, soumises à l’avis de la Commission consultative paritaire, puis les chefs d’établissement accédaient aux dossiers des candidats présélectionnés). La FSU demande que le siège de la Mlf s’assure que les critères publiés dans les profils de poste, ainsi que le barème, soient bien respectés, et rappelle que la Commission consultative paritaire doit pouvoir continuer à jouer pleinement son rôle : garantir la transparence des présélections, pouvoir faire des propositions de présélection supplémentaires dans le respect du barème et de l’égalité de traitement entre candidats. La Mlf assure que cela sera bien le cas.
Calendrier prévisionnel des Commissions consultatives paritaires 2020-2021
– 19 novembre : renouvellements et fins de mission des enseignants en poste en école d’entreprise au-delà de trois ans ; cas éventuels de non-renouvellement de détachement
– 4 février : présélection aux entretiens de recrutement pour la rentrée 2021
– 20 mai : bilan d’étape du recrutement
Questions diverses déposées par la FSU
Personnels vulnérables : Quelles mesures la Mlf met-elle en place concernant les personnels considérés comme fragiles face à l’épidémie de Covid ? Le siège a-t-il donné des consignes particulières sur les pathologies prises en compte ?
Pour la Mlf, c’est le droit local qui prime, les situations sont ensuite étudiées au cas par cas. Des dispositifs d’enseignement à distance sont mis en place quand la situation le nécessite.
Garde d’enfants : Quel dispositif la MLF met-elle en place pour la garde des enfants des couples d’enseignants dans le cas d’enseignement distanciel ou hybride ?
Pour la Mlf, c’est l’établissement qui gère, des structures de garde sont parfois mises en place.
Retour de congés : quel processus la Mlf compte-t-elle mettre en place pour les congés à venir (congés d’automne, de fin d’année) en cas de demande de sortie de territoire des personnels ? Des consignes particulières seront-elles données ?
La Mlf dit n’avoir aucune visibilité et ne pas s’avancer sur les consignes compte tenu de l’évolution de la situation sanitaire.