Compte rendu de la CCPC
Cette Commission consultative paritaire centrale (CCPC) de l’AEFE traitait principalement du recrutement des enseignants formateurs du 2d degré (EF2D) pour la rentrée 2024 et des demandes de temps partiels. La FSU (SNES et SNEP) détient 5 sièges sur 5 à cette commission.
Déclaration liminaire FSU
Cette CCPC se tient dans un contexte de fortes revendications salariales et indemnitaires à l’AEFE : la transposition de la « prime Grenelle » ou celle des indemnités statutaires des CPE et Psy-EN est toujours en jachère ; le rebasage annuel de l’ISVL n’en a que le nom ; l’avantage familial reste en deçà des montants des frais de scolarité pour des raisons structurelles en contraction avec le décret 2002-22.
De même les personnels de droit local subissent eux aussi l’inflation mondiale et les blocages salariaux dans la plupart des établissements.
Il est temps d’entendre les revendications des personnels et d’y apporter des réponses à la hauteur de la situation afin de maintenir l’attractivité des postes à l’AEFE. La FSU dénonce à cet égard les récentes coupes budgétaires brutalement imposées par le gouvernement qui, avec la saignée des programmes 151 et 185, vont impacter la diplomatie d’influence en général et l‘AEFE en particulier.
La défense des droits des femmes constitue aussi un sujet de mobilisation pour la FSU. L’égalité entre les femmes et les hommes est un principe constitutionnel qui doit se concrétiser, dans la vie de tous les jours et dans le monde du travail. Les organisations syndicales de la FSU constatent l’absence d’avancées significatives, que ce soit en matière de rémunération, d’équilibre entre les temps de vie et de travail, ou de violences sexistes et sexuelles au travail. Elles appellent donc tous les personnels à se mobiliser le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes.
Concernant le recrutement des enseignants formateurs du 2d degré pour la rentrée 2024, nous attirons l’attention de la CCPC sur plusieurs points.
Tout d’abord, l’Agence doit avancer concrètement sur la réflexion engagée sur les viviers. Alors que les collègues y réfléchissent à deux fois avant de candidater (pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles), il conviendrait que les exigences de profil par l’AEFE correspondent mieux aux réalités du terrain. Certes, la détention d’un CAFFA ou d’un Master PIF est un plus, pour autant il ne faut pas se priver de candidats aguerris mais pas si nombreux : on élargirait ainsi les viviers en sélectionnant les enseignants qui ont une expérience avérée de la formation continue même sans détenir ces certifications. Cela concerne particulièrement les personnels du réseau qui peinent à étoffer leur expérience de formation, notamment du fait de l’impossibilité de se présenter au CAFFA. Par ailleurs, nous le redisons, les règles du Ministère concernant le détachement contribuent à assécher dangereusement le vivier. En témoigne, pour cette campagne de recrutement, le fait que 4 postes ne soient pas pourvus. L’Agence gagnerait à ce que les règles du détachement soient assouplies.
En second lieu, à propos de la stratégie d’implantation des postes d’enseignants formateurs, la FSU soutient la tendance à ne plus concentrer les formateurs dans les seuls IRF. Cela permet un meilleur maillage pédagogique du réseau. Pour autant dans certains établissements, c’est le besoin en professeurs qui constitue la priorité, par exemple en zone Sahel.
De plus, le groupe de travail de sélection aux entretiens, en janvier, a une fois de plus montré son utilité. Grâce aux propositions des commissaires paritaires FSU, des candidat-es ont pu être ajouté-es aux propositions initiales de l’Agence, dont certain-es se retrouvent classé-es aujourd’hui en CCPC, preuve de la pertinence de nos propositions.
En quatrième lieu, les retours que nous avons eu des candidat-es montrent que les entretiens sont la plupart du temps conformes au cadrage qui a été élaboré au fil du temps et à la bienveillance qui est de mise. Néanmoins, dans plusieurs cas, les questions sur situation maritale et familiale sont hors de propos, sous-entendant par exemple qu’il vaut mieux être célibataire pour faire à la charge de travail.
Enfin, l’analyse des propositions de classement faites à cette CCPC montre que la tendance à la parité femme-hommes se confirme, ce dont se félicite la FSU. Toutefois, trop souvent, le nombre de candidat-es classé-es est très limité : sur 40% des postes, 1 seul-e est classé-e. Cela contredit l’effort collectif lors du groupe de travail de constituer un large vivier de candidat-es proposé-es en entretien. La déperdition est trop importante, allant jusqu’à ne pas pourvoir certains postes et à menacer le recrutement sur d’autres. Une fois de plus, la FSU constate que la sélection sur entretien amène l’AEFE à se priver de candidat-es qui ont pourtant le profil et sont en adéquation avec les missions d’enseignant formateur.
Compte rendu de la CCPC
Outre une fin de mission anticipée, cette CCPC a traité du recrutement des enseignants formateurs et des demandes de temps partiel pour la rentrée 2024.
- Recrutement 2024 des enseignants formateurs du 2d degré (EF2D)
Pour la rentrée 2024, 177 dossiers ont été reçus (dont 6 dans des disciplines sans postes), pour 27 postes publiés (pour mémoire, en 2023 il y avait 245 candidatures). 4 postes ne sont pas pourvus (chinois, arabe et deux en anglais) et seront re-publiés. Un poste a été supprimé en histoire-géographie.
88% des candidats (150) relèvent du vivier principal :
– 55% d’hommes et 45% de femmes
– 31% sont en poste à l’étranger et 69% le sont en France.
68 candidats ont été reçus en entretien :
– 44% d’agrégés, 56 de certifiés ou PEPS.
– 56% hommes 44% femmes.
– 60% France 40% étranger
Les candidats classés en première position se répartissent comme suit :
– 32% agrégés, 68% certifiés
– 64% hommes, 36% femmes
– 32% France, 68% étranger.
La FSU a beaucoup insisté sur la déperdition entre le nombre de collègues convoqué
es à entretien et classé es. Certes, on peut rater un entretien. Mais un tel couperet conduisant à un non classement, et parfois à un poste laissé vacant, paraît exagéré par rapport à la qualité de l’ensemble de ces dossiers. L’Agence a beaucoup insisté, et à plusieurs reprises, sur le manque de préparation spécifique, notamment dans l’optique d’être formateur de formateur à l’AEFE, avec les différences que cela peut impliquer, y compris par rapport à un rôle de formateur en France et a fortiori d’enseignant.Les commissaires paritaires SNES-FSU ont interrogé l’Agence sur les raisons pour lesquelles les candidats étaient non classés ou bien non classés en première position. Ils restent opposés au principe même des entretiens, qui introduit une part de subjectivité et d’opacité dans le processus de recrutement. Néanmoins au fil des années, il a été obtenu de l’Agence une certaine standardisation des entretiens et des informations sur les motifs plus précis de l’appréciation que l’administration fait des entretiens.
- Demandes de temps partiel pour la rentré 2024
Vous trouverez ci-dessous les différentes ventilations en fonction de la nature des demandes. La FSU a insisté sur le fait que l’Agence devait continuer à avoir une politique ouverte concernant ces demandes sur autorisation. Nous avons beaucoup avancé sur ces points au fil des années, il ne s’agirait pas de reculer !
Aucune contestation n’a été présentée à cette CCPC, pour motif de refus de temps partiel.
Nous sommes intervenus sur l’intitulé “retraite progressive”, pour bien rappeler qu’en l’état le nouveau schéma de retraite progressive ne s’appliquait pas encore à l’AEFE. Nous étions intervenus au CSA et reviendrons sur le sujet, afin que l’Agence se dote d’un cadrage nécessaire à cette application.