Mobilisations en cours dans les établissements
Dans l’ensemble du réseau, l’exaspération est telle que de nombreuses sections se lancent dans l’action : les mobilisations prennent des formes diverses et témoignent de mécontentements multiples.
À la MLF-OSUI, chose rare, les collègues du lycée Massignon de Casablanca ont déposé un préavis de grève pour le 9 février sur des questions locales (voir notre article).
À l’AEFE, plusieurs questions sont au coeur des mobilisations en cours :
- avant tout, la question des refus de renouvellement de détachement au premier degré par les DASEN (voir notre article) ;
- mais aussi la poursuite de la politique de suppression de postes par l’AEFE ;
- et/ou l’annonce de la suppression des résidentialisations sur rompus de temps partiels (voir le compte rendu du CT du 2 février).
Dans les établissements, à l’appel du HDF, les sections SNES et SNUipp appellent les collègues :
- à signer des pétitions (notamment la pétition en ligne lancée par le SNUipp HDF),
- à adresser des lettres aux élus...
Localement des préavis de grève sont déposés.
Au fur et à mesure des informations qui nous parviennent, nous actualiserons la liste ci-dessous.
– 31 janvier
Au Maroc, 80% de grévistes sur le pôle Rabat-Kénitra et 35% au lycée Lyautey de Casablanca ont protesté le 31 janvier contre la fermeture de la voie professionnelle (voir notre article).
Lors du Comité technique du 2 février, l’AEFE annonce qu’après discussion avec le MEN, elle s’orienterait vers un moratoire (voir HDF Info - questions diverses). C’est une première victoire qui répond partiellement aux revendications des personnels !
– 2 février
À Athènes, c’est le 2 février, jour de réunion du Comité technique de l’AEFE, que le personnel a été appelé à la grève contre la fermeture d’un poste de CPE expatrié par l’ensemble des syndicats (français et grecs) du lycée. La grève a connu un succès historique en réunissant les enseignants (95 % de grévistes, seuls 8 enseignants sur 159 environ n’étaient pas en grève), les surveillants (100 % de grévistes), une bonne partie du personnel administratif et technique. Les grévistes réunis en AG ont adopté une motion (à lire ici).
– 9 février
À Vienne, on comptait 86 % de grévistes dans le primaire, 92 % dans le secondaire et il faut noter une forte mobilisation parmi les collèges en classes préparatoires (75 % grévistes). Le matin une AG s’est tenue qui a permis un débat très intense et l’élaboration d’une motion (à lire ici).
À Varsovie, 100 % de grévistes dans le primaire, 53 % dans le secondaire, parmi les résidents. Les grévistes ont été appuyés par leurs collègues recrutés locaux notamment pour stationner devant le lycée dès 8 heures et opérer un tractage. Ils se sont réunis toute la matinée pour s’entendre sur de nouvelles actions de soutien concernant leur collègue du primaire victime d’un refus de renouvellement de détachement (page facebook et réunion publique).
À Bruxelles, 72 % de grévistes parmi les résidents, ainsi que 12 % parmi les recrutés locaux.
En Espagne :
– Alicante : 55 % de grévistes parmi les résidents du secondaire, 54 % parmi les résidents du primaire.
– Barcelone : 70 % de grévistes parmi les résidents du secondaire, ainsi que 10 % des recrutés locaux. 100 % en élémentaire, 58 % en maternelle (résidents et recrutés locaux, 83 % des résidents pour la maternelle). 89 % des résidents en grève à l’école Lesseps.
– Bilbao : 67 % de grévistes dans le secondaire. Dans le primaire, une mission d’inspection de l’IEN était prévue ; la FSU Espagne avait dénoncé auprès du COCAC le maintien de cette mission d’inspection, 2 collègues étaient tout de même en grève.
– Madrid : 78 % de grévistes parmi les résidents du secondaire, ainsi que 57 % parmi les recrutés locaux. 99 % de grévistes dans le 1er degré. Mobilisation historique !
– Malaga : 92 % de grévistes dans le secondaire. 83 % des résidents du primaire.
– Villanueva : 90 % de grévistes parmi les résidents du secondaire, ainsi que 40 % des recrutés locaux. Dans le primaire, 100 % des résidents et 75 % des recrutés locaux.
À Madrid, une audience auprès de l’Ambassadeur avait été demandée, une audience avec le COCAC a été accordée. Une soixantaine de collègues se sont rassemblés dans l’enceinte de l’Institut et ont obtenu un échange avec le COCAC pendant plus d’une heure, avant qu’une délégation comprenant les 3 collègues touchées par les refus de renouvellement de détachement soit finalement reçue par l’Ambassadeur. Le caractère exceptionnel de cette mobilisation et l’ampleur des préoccupations ont été visibles.
Outre ses interventions sur les situations individuelles, la délégation a argumenté sur la nécessaire défense de l’opérateur public, et de la présence de fonctionnaires pour structurer le réseau. Elle a également dénoncé la politique de « redéploiement » opérée par l’AEFE (qui se traduit par la poursuite des suppressions de postes en Espagne) ainsi que la décision de l’AEFE de mettre fin aux résidentialisations sur rompus de temps partiels.
Au Caire, dans le primaire : 92 % de grévistes parmi les enseignants (résidents et recrutés locaux), 67 % chez les ATSEM (recrutés locaux) et 50 % chez les agents administratifs (recrutés locaux). Dans le secondaire, 49 % des enseignants en grève (résidents et recrutés locaux). Envoi des lettres basées sur celles proposées par la FSU HDF au député de la circonscription et aux sénateurs.
À Tokyo, le mouvement de grève pour obtenir le renouvellement de détachement de 2 collègues a été suivi par 56 % des enseignants résidents du primaire et du secondaire.
En Italie :
– Rome : 69 % de grévistes parmi les résidents (primaire et secondaire) ; 100 % des expatriés, ainsi que 3 collègues recrutés locaux.
– Naples : 100 % des résidents du secondaire, 60 % dans le primaire.
– Milan : 60% de grévistes, tous statuts confondus.
Deux AG se sont tenues simultanément à Milan et à Rome. Le mot d’ordre unique (dénoncer les non-renouvellements de détachement) a permis un débat animé, constructif et dans lequel chacun a pu faire part de son engagement. Une motion à destination des parents, du Directeur de l’AEFE, du COCAC, du député de la 8e circonscription et de la Ministre de l’Education Nationale a été adoptée (à lire ici).
Renouvellements de détachement dans le premier degré : première victoire le 13 février
Alors que les actions et pressions se multiplient, le directeur du cabinet de la Ministre de l’Éducation nationale informe aujourd’hui 13 février le SNUipp-FSU qu’il a été décidé de procéder au renouvellement de tous les détachements à l’étranger pour la rentrée 2017 (voir le Flash spécial du SNUipp hors de France) : c’est une première victoire ! La mobilisation, la plus massive depuis des années, a payé.
Il convient néanmoins de rester très vigilants et de maintenir la pression pour refuser toute velléité de mobilité forcée pour les rentrées suivantes.