Le 12 octobre, le SNES HDF s’est porté à la rencontre des collègues du lycée français Jean Monnet de Bruxelles lors d’une heure mensuelle d’information syndicale (HMIS) en présence d’une quinzaine de collègues. Cet établissement à gestion directe AEFE scolarise près de 2850 élèves de 56 nationalités de la maternelle à la terminale. Cette rencontre a permis de faire le point sur l’avenir désormais incertain du réseau AEFE, après la ponction de 33 M€ sur le budget 2017 entraînant des suppressions massives de supports budgétaires jusqu’en 2020 et après la parution de la note de service ministérielle du 13 septembre bornant les détachements à 6 années consécutives au maximum, mettant fin ainsi au statut de « résident ». Les attaques contre le paritarisme dans la Fonction publique, le détricotage des acquis sociaux par l’actuel gouvernement ainsi que la réforme du baccalauréat ont fait l’objet d’échanges approfondis.
Cette HMIS a été suivie d’une rencontre avec la proviseure. En préambule, il a été rappelé que toute facilité (autorisation d’absence de droit) devrait être accordée aux personnels référents des différentes organisations syndicales en cette période d’élections professionnelles à l’AEFE. Par la suite, l’avenir de l’établissement a été évoqué. Les effectifs, bien qu’importants, tendent à s’éroder au fil des ans. L’AEFE supprime régulièrement des supports budgétaires lors de réintégrations ou départs à la retraite. Néanmoins, la cheffe d’établissement affirme que les ressources humaines actuelles suffiront à organiser les enseignements l’an prochain lors de l’ouverture des nouvelles classes de seconde et première. Par ailleurs, d’importants travaux de rénovation des bâtiments sont nécessaires et seront entrepris prochainement. Néanmoins, le fonds de roulement insuffisant à ce jour amènera cet établissement en gestion directe à proposer un budget rectificatif au prochain Conseil d’administration de l’Agence. Lors de ces échanges, le représentant du SNES HDF s’est étonné de la non-application de la note de service ouvrant la possibilité d’un second professeur principal (sur la base du volontariat) pour les classes de terminale comptant 25 élèves ou plus. La proviseure refuse en effet d’appliquer cette note de service, pourtant votée au dernier Comité technique de l’AEFE en juillet dernier, au motif qu’un PRIO (Personnel ressource en information et orientation) exerce dans l’établissement. Le secteur pédagogique informé de ce refus ne manquera pas de lui rappeler ses obligations quant à l’application de tout texte réglementaire.
Le samedi 13 octobre, une rencontre a eu lieu avec une dizaine d’enseignants affectés dans les 4 Ecoles européennes (EE) de Bruxelles. Un point a été fait quant à l’avenir du réseau des écoles européennes de type 1 et des personnels y exerçant. La semaine précédente, le SNES-FSU avait rencontré la responsable la DREIC (Délégation aux relations européennes et internationales et à la coopération), représentante pour la France au conseil supérieur des EE. 202 personnels sont affectés par la France (137 dans le second degré ; 65 dans 1er degré parmi lesquels 2 CPE, 2 personnels de direction et un IEN). La France reste le plus gros contributeur en terme d’enseignants titulaires affectés (+15 supports depuis 2013). Malgré un partage des coûts non encore réglé dans la préparation du Brexit, la responsable de la DREIC indique que le Ministère de l’Education nationale sanctuarise les effectifs pour la France et qu’aucune fermeture d’écoles de type 1 y compris les « petites » écoles telles Mol ou Alicante (avec 2 personnels titulaires français) n’est envisagée. A Bruxelles, les Ecoles européennes sont victimes de leur succès et sont en sureffectif. L’ouverture prévue d’une 5e école est reporté à l’horizon 2021-2023. Cependant, la tendance serait plutôt à l’ouverture d’écoles de type 2 telles les écoles de Lille et Paris-Courbevoie à la rentrée 2019 ; 4 ouvertures sont aussi prévues au Luxembourg.
Quant aux chargés de cours, les récentes avancées concernant leurs droits (nouveau statut de mai 2016) sont insuffisantes. Il faut en effet 4 ans de période probatoire afin d’être éligible à un CDI qui ne garantit par ailleurs qu’une période d’enseignement de 6 heures hebdomadaires. Des mesures d’assouplissement sont à l’étude concernant cette période probatoire. D’autre part, les IPR seront associés dorénavant aux personnels de direction dans leur recrutement.
Les échanges avec les collègues ont porté, dans un premier temps, sur la situation en France (réforme du baccalauréat, note de service sur les détachements, attaques contre le paritarisme et élections professionnelles). Un point a également été fait sur le PPCR (hors-classe, classe exceptionnelle…), les personnels en EE étant gérés administrativement par le rectorat de Strasbourg. Les collègues de lettres modernes ont fait part d’une surcharge de travail : œuvres renouvelées chaque année pour tous les niveaux enseignés, effectifs très chargés et attribution systématique de la fonction de professeur principal pour les titulaires.
A été évoquée également la situation des collègues de l’école de Luxembourg 2 qui subissent de fortes pressions managériales. Lors du GT du 11 mai dernier, le SNES-FSU dénonçait le management de plus en plus brutal de la nouvelle directrice adjointe très zélée qui avait décidé unilatéralement de mettre en place de nouvelles règles de gestion inacceptables. Pour rappel, les enseignants participant à des activités scolaires ou des voyages organisés sur leur temps de service se voient contraints d’organiser leur remplacement par des collègues sous peine d’annulation de l’activité périscolaire. Malgré une intervention conjointe des IPR d’Allemagne, France et Luxembourg en juin dernier, cette situation perdure. Nouvelle pression en cette rentrée avec l’instauration de visites de classe entre collègues avec rapport joint au dossier. Nos collègues, combatifs, s’insurgent contre cette nouvelle dérive et seront soutenus par le nouvel IPR en charge des écoles européennes qui a été interpellé par le SNES-FSU sur la situation.