L’arrêté du 31 décembre 2018 est paru au Journal officiel du 31 janvier 2019. Il s’agit, pour cette indemnité, du rebasage annuel, différent en pratique des arrêtés d’avril, juillet et octobre, qui sont eux uniquement relatifs aux variations change/prix. En janvier, suite notamment aux enquêtes loyers et transports effectuées en amont et discutées en groupe de travail, l’Agence rebase les montants et rebat en quelque sorte les cartes des niveaux d’ISVL, dans le sens de la refonte et de ses indicateurs choisis alors (voir nos articles précédents).
En janvier 2019, deux problèmes majeurs viennent toutefois se cumuler :
- tout d’abord, les fermetures répétées des postes de résidents font mécaniquement diminuer l’enveloppe globale de l’ISVL, la barre étant passée au dessous du seuil fatidique des 5000 postes.
- second problème, l’application de l’effet change-prix négatif en janvier (application du barème des Affaires étrangères) conduit également à une baisse. S’ajoutent à ces figures imposées les variations liées aux retours de l’enquête loyer-transport. Dans certains cas, les montants baissent sensiblement et, étant donné que le loyer compte pour une bonne part dans les indicateurs qui conduisent au niveau de l’ISVL, cela affecte les résultats.
Le SNES et les syndicats de la FSU ont fait des interventions régulières à ce niveau, sur la base de nos enquêtes.
Pour l’Agence, c’est la poursuite de la refonte ISVL qui permet une mise en place progressive de celle-ci. En clair, si des zones sont censées augmenter plus fortement, ou baisser, c’est le barème de janvier qui permet de le faire ; ceci conduit à cet arrêté atypique. Certaines zones qui stagnent traditionnellement voient donc leur niveau d’ISVL augmenter, ce qui n’arrive quasiment jamais dans les pays à plus forte masse salariale (plus de personnels), comme le Maroc (+ 12 à 17%), l’Espagne (Barcelone +16%), l’Italie (Milan et Rome +15%), le Liban (Beyrouth + 11,3%), le Sénégal (+16%), le Togo (+13%), le Portugal (+ 16%) ou la Grèce (+ 15%). Ces modifications répondent aux revendications répétées des syndicats de la FSU, appuyées régulièrement par nos actions et mobilisations syndicales. Pour certaines zones comme la Grèce ou le Portugal, elles permettent également de faire enfin avancer le rattrapage d’une indemnité historiquement basse.
Le revers de la médaille se pose néanmoins, et de manière brutale, pour d’autres zones. Pour celles-ci, le rebasage annuel fait que l’effet refonte (l’Agence visant à terme une baisse dans ces zones, de par les critères imposés) cumulé à une variation change-prix négative, a un impact global négatif . Plusieurs zones subissent des baisses aux alentours de -10 % (Algérie, Angola, Bolivie, Brésil, Chine Hong Kong, Colombie, Corée, Égypte, Inde Pondichéry, Indonésie, Malaisie, Turquie Istanbul, Venezuela). D’autres vont encore plus bas, comme l’Argentine (-19%), la Turquie Ankara (-14,5%) ou le Soudan (-19%) !
Le SNES-FSU continue à porter ce dossier majeur qu’est l’ISVL. S’il revient aujourd’hui au cœur de nos revendications et actions syndicales, c’est parce qu’il est lié au niveau de rémunérations, sur lequel portent toutes nos mobilisations présentes. Alors, luttons ensemble pour faire avancer ce dossier, avec le SNES-FSU et les syndicats de la FSU !