Le 4 juin dernier, le groupe de travail (GT) chargé du recrutement pour le second degré dans les écoles européennes (EE) s’est réuni au MEN à Paris. Etaient présents à ce GT, l’IPR de lettres, le DRH du MEN en charge des personnels détachés ainsi qu’un membre de la DREIC (Direction des relations européennes et internationales et de la coopération) en tant que chef de la délégation française auprès des EE.
DÉCLARATION LIMINAIRE DU SNES-FSU
La date du processus de recrutement et par conséquent du GT qui est trop tardive reste problématique. Le vivier des candidats est insuffisant (13 candidatures en lettres pour 3 postes à pourvoir par exemple ou 10 pour 4 postes en math), en effet, ce mouvement intervient alors que les autres mouvements ont eu lieu (AEFE, MLF, Andorre…) ce qui rend caduques les candidatures des enseignants ayant déjà été recrutés dans ces établissements. Depuis plusieurs années, on constate un très fort nombre de dossiers non prioritaires : cette année, une soixantaine de candidatures dont la moitié sont non prioritaires). Ce nombre est même en augmentation depuis l’an dernier (72 dossiers enregistrés dont 28 non prioritaires). Cette augmentation constante des candidatures non prioritaires pourrait être limitée par un assouplissement des critères de recevabilité notamment ceux concernant l’ancienneté de détachement à l’étranger ou le fait de n’avoir pas enseigné 3 ans en France après un retour de l’étranger. De plus, nous souhaiterions que ces critères figurent à l’avenir dans la note de service ou tout du moins qu’ils soient transmis aux organisations syndicales dans un souci de clarification, à l’instar d’autres mouvements (WF, Andorre). En effet, la note de service ne les précise pas et certaines règles changent d’une année à l’autre. Ainsi par exemple, : impossibilité d’effectuer une candidature double (NS de mars 2014 : L’attention des candidats est appelée sur le fait qu’il n’y a pas de recrutement sur poste double (pour un couple marié, pacsé ou en concubinage) dans les écoles européennes. Ce critère d’exclusion ne figure pas dans celle de mars 2015. Le MEN reconnaît que des efforts sont à faire quant à la publicité sur ce recrutement, la publication réduite au BO étant insuffisante et ce, afin d’enrayer la fuite des candidats. L’IPR ajoute, de plus, que les candidatures sont surtout ciblées sur les écoles bruxelloises (voire luxembourgeoises) au détriment des écoles en Allemagne. Le MEN indique également qu’un GT se réunira en octobre prochain pour discuter de l’assouplissement des critères de recevabilité. Le SNES-FSU fait préciser la possibilité de recruter des couples candidats (mariés ou pacsés) même si la notion de poste double n’existe.
Il nous semble important d’ajouter à la note de service que d’autres postes hormis ceux listés dans le BO pourraient se découvrir dans d’autres disciplines entre la parution du BO et le GT. Cela pourrait éviter que ceux libérés tardivement pour des raisons diverses restent non pourvus à la prochaine rentrée (ex : poste de bibliothécaire-documentaliste à Varèse).
Le système des EE est opaque lorsque l’on n’y exerce pas : pas de publication accessible à tous les enseignants des listes des représentants, pas de publication des délibérations, absence de publication sur le site des EE…. Aussi, nous souhaiterions avoir des informations quant à l’avenir de ce réseau dans le contexte de restrictions budgétaires que nous connaissons. Les questions qui se posaient l’an dernier sont-elles encore d’actualité ? Quid de l’avenir à court ou moyen terme des petites écoles ? Une réforme du statut est-elle toujours à l’étude notamment sur le nombre de périodes exigées devant élèves ? L’IPR de lettres relaie les félicitations des Directeurs d’écoles quant à la qualité des enseignements délivrés par les enseignants français affectés dans ces écoles. La responsable de la DREIC indique les difficultés à prendre des décisions au sein du Conseil supérieur des EE où se côtoient 28 systèmes éducatifs différents. Des groupes de travail associant également les représentants des personnels et associations d’élèves et de parents d’élèves se sont tenus cette année, notamment sur la réforme du système de notation. Les rapports annuels sont accessibles désormais sur le site des EE (www.eursc.eu). Il est également précisé la volonté du Conseil des écoles de développer les écoles agréées à l’instar de celles de Strasbourg et de Manosque en France. Ainsi, à l’avenir, certaines petites écoles de type I pourraient être déclassées si le nombre d’enfants de fonctionnaires européens devenait trop faible.
• Concernant les inspections
Nous aimerions avoir un bilan pour l’année écoulée.
Les retours des collègues nous indiquent que trop peu d’IPR se sont déplacés pour inspecter nos collègues en poste dans les EE hormis en Belgique et au Luxembourg. Certains collègues en poste depuis 6 ans ou plus n’ont pas encore été inspectés malgré leur demande et ce même à la fin de leur période probatoire. Nous vous rappelons que nous sommes très attachés à ces inspections à la fois pour leur rôle de conseil mais aussi pour préparer le retour des personnels affectés dans l’Education nationale à la fin de leur séjour. L’IPR indique qu’en sus des écoles bruxelloises, des inspections ont eu lieu cette année à Luxembourg (EPS, SVT), Bergen (HG et Maths) et Karlsruhe (Maths). Pour 2015-2016, des visites sont prévues en SVT, HG et Math à Mol, Bruxelles et Luxembourg. L’IPR indique que le budget académique lié aux déplacements est contraint, l’obligeant ainsi à étaler dans le temps ces inspections. Il s’engage à ce que les enseignants soient inspectés avant la fin de leur séjour (notamment pour Alicante très peu visitée). Il est rappelé que les enseignants désirant être inspectés doivent adresser leur demande directement auprès de l’IPR de lettres de Strasbourg.
• Formation continue
Cette année, notons qu’il n’y a pas eu de problèmes concernant la participation aux stages proposés dans les académies ou les autorisations d’absence délivrées par les directeurs d’écoles. Les collègues affectés en EE peuvent désormais s’inscrire aux plans de formation des académies de Lille et Strasbourg. La responsable de la DREIC avait évoqué, l’an dernier, l’éventualité d’élargir cette possibilité également aux autres académies limitrophes telles Nancy-Metz, Lyon et Nice. Où est-on sur ce dossier ?
La responsable de la DREIC indique qu’un accord a été passé avec les secrétaires généraux des académies limitrophes afin de favoriser l’accès aux plans académiques de formations pour les enseignants affectés en EE, satisfaisant ainsi une demande récurrente du SNES-FSU.
• Primauté d’un modèle anglo-saxon ?
Des enseignants nous font part de leur inquiétude concernant une certaine dérive des enseignements et de leurs évaluations vers le modèle anglo-saxon. Par exemple, les pressions des parents d’élèves, des directeurs sont fréquentes sur les enseignants afin qu’ils adoptent une notation « à l’anglo-saxonne ». Cela crée un malaise chez les enseignants francophones. Ils doivent tout à la fois appliquer des programmes lourds et ambitieux qui reposent en grande partie sur le raisonnement et la théorie et adopter une évaluation très encourageante. On nous signale aussi que les nouveaux programmes seraient de plus en plus alignés avec ceux des pays anglo-saxons ce qui pose le problème de l’inscription et de la réussite des élèves dans notre système universitaire (CPGE) ou dans d’autres systèmes. Ceci nous apparaît d’autant plus paradoxal alors que certains pays (RU et Irlande notamment) se désengagent des EE en détachant de moins en moins de personnels. Les responsables du MEN s’inquiètent également de cette dérive et réaffirment la nécessité pour la France d’accroître son influence au sein de ces écoles.
• Réforme du collège
Nous réitérons notre opposition à la réforme du collège telle que définie par les textes publiés. Nous rappelons que les personnels sont appelés à poursuivre l’action contre cette réforme avec notamment une grève le 11 juin.
[fin de la déclaration]
RECRUTEMENT
Cette phase de recrutement a bien mal débuté puisque l’IPR de lettres avait étudié et classé les candidatures sans tenir compte de leur caractère prioritaire ou non. Le SNES-FSU a vivement réagi indiquant que l’on ne pouvait changer ainsi les règles en GT et a demandé que, dans un souci d’équité (non partagé par l’UNSA et le SNALC contestant ce premier classement mais l’acceptant in fine) les candidats non prioritaires (au regard des critères de recevabilité précédemment actés) soient déclassés. Le MEN a fini par revenir sur son premier classement et tous les candidats retenus satisfont aux critères de recevabilité qui, précisons-le, seront vraisemblablement assouplis l’an prochain mais après concertation avec les organisations syndicales.
Le MEN a accordé cette année 2 mutations internes et 2 prolongations de mission.
Mutations internes :
– En lettres modernes : de Francfort vers Alicante
– CPE : de Bruxelles 2 vers Bruxelles 1
Prolongation 10e année :
– En lettres modernes à Varèse pour un enseignant à quelques mois de la retraite.
– En lettres classiques à Bruxelles 4 pour un enseignant expérimenté qui apportera son expertise à cette récente école bruxelloise qui organisera en juin 2016 le baccalauréat européen pour la première fois.
Recrutement en mathématiques (4 postes pour 16 candidatures)
Bruxelles 2, Bruxelles 3, Luxembourg 1, Munich
Recrutement en lettres modernes (4 postes pour 13 candidatures)
Bruxelles 1, Bruxelles 3 (deux postes), Francfort
Recrutement en HG (2 postes pour 13 candidatures)
Bruxelles 3, Francfort
Anticipant le départ du réseau des EE de type de l’école de Culham (en 2017), un poste de math à Culham (lié au départ d’un collègue en 9e année) a été transformé en poste d’HG à Bruxelles 3.
Recrutement en SVT (1 poste pour 4 candidatures)
Luxembourg 1
Recrutement CPE (1 poste non pourvu)
Le poste libéré à Munich suite à la mutation interne de l’actuel CPE en 5e année n’a pas trouvé preneur, aucun des 3 candidats ne souhaitant exercer à Munich. Ce poste sera remis au mouvement l’an prochain.